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FPS, comme Faut Pas S’inquiéter ?

Le FPS, Facteur de Protection Solaire (SPF en anglais) ou encore IP, Indice de Protection, est un terme potentiellement obscur pour les consommateurs. Plaqué sur les emballages des produits solaires, il a pour but de décrire l’efficacité de la protection.

Comment mesurer un FPS in vivo ?

Selon la norme ISO24444, le FPS est un rapport : on mesure l’énergie requise (puissance et durée) pour provoquer un coup de Soleil sur une peau protégée avec une crème solaire, et on la compare à celle d’une peau non protégée exposée à la même puissance émettrice.

Ainsi, si une personne mesurait combien de temps elle peut s’exposer au Soleil sans protection avant d’avoir un coup de Soleil, il lui suffirait, en théorie, de multiplier cette durée au FPS de la crème solaire appliquée pour savoir combien de temps elle pourrait s’exposer sans risque de brûlure. Par exemple, une personne censée attraper un coup de Soleil après 10 minutes d’exposition, pourrait, théoriquement, avoir 150 minutes de protection solaire avec une crème FPS 15.

Il faut insister sur le fait que tout cela est théorique, car pour être protégé de manière constante durant la durée d’exposition, on considère qu’il faudrait se réappliquer de la crème toutes les deux heures, en quantité standardisée (souvent supérieure à l’observance du consommateur standard…).

À retenir

Les valeurs FPS mesurent la protection contre les coups de Soleil, cette inflammation causée par les rayons UVB. Un FPS ne donne aucune indication sur la protection contre les UVA, raison pour laquelle certaines réglementations imposent un ratio minimum d’un tiers sur tous les produits.

En outre, la chose devient encore plus discutable quand on mesure, pour une crème solaire à FPS donné, le pourcentage quantitatif d’UVB effectivement bloqué.

Valeur du ratio FPS

% de filtration UVB apporté par le produit

2

50

4

75

10

90

25

96

50

98

100

99

200

99,5

D’après ce tableau, alors qu’en théorie un produit FPS 100 permettrait de s’exposer deux fois plus longtemps qu’un produit FPS 50, on ne note qu’un point de pourcentage de filtration supplémentaire des UVB. Beaucoup de filtres en plus pour peu d’amélioration, serait-on tenté de traduire. Lorsqu’on se rappelle l’utilisation très variable d’un produit solaire d’un consommateur à l’autre, et combien elle est éloignée de celle de la méthode ISO 24444, on ne saurait, par un FPS trop élevé, encourager de la sorte une trop longue exposition au Soleil. Les autorités ont donc recommandé de limiter cette valeur à un maximum de 60, dit FPS 50+. Autre facteur de variation : le type d’exposition au Soleil.

  • Les rayons UV sont plus intenses autour de l’équateur ainsi qu’en haute altitude, car la couche de l’atmosphère y est plus fine.

  • Selon l’angle du Soleil avec la Terre, l’intensité de ces rayons varie selon les saisons, les heures du jour.

  • L’exposition est plus forte sur des surfaces réfléchissantes comme la neige, l’eau, le sable.

  • Les peaux claires vont plus facilement absorber les rayons UV que les peaux foncées, car elles sont moins chargées en mélanine, pigment naturel de la peau qui permet de se protéger des rayons UVs.

 

SPF addiactive

 

Que de complexité

Côté UVA, le protocole utilisé pour les FPS n’est pas adapté, car il demanderait une énergie trop importante pour déclencher un phénomène biologique similaire avec une source d’énergie 100% UVA. Une méthode fondée sur la réponse pigmentaire (pigmentation de Meirowsky) a donc été développée, en prenant en compte la pigmentation immédiate brune sur la peau (due à l’oxydation des pigments mélaniques) causée par l’entrée des UVA dans le derme. Selon la norme ISO2442, on détermine la dose minimale pigmentogène (« bronzage ») sur une peau protégée, par une crème solaire par rapport à une peau non protégée.

C’est une méthode reproductible qui prend en compte la photostabilité (bonne ou mauvaise) des filtres, mais ne s’applique qu’aux phototypes III à VI (qui peuvent bronzer) et privilégie les UVA courts.

Les méthodes in vivo sont donc contraignantes, car elles nécessitent d’avoir un panel couteux de différents phototypes et ne sont pas toujours reproductibles entre instituts, d’où la recherche de méthodes in vitro, plus rapides et économiques, qui permettraient d’avoir une première estimation du FPS désiré.

 

Qu'en est-il des mesures in vitro ? Sont-elles plus simples ?

Découvrez ces réponses en lisant l'article dans son intégralité et plus encore dans le numéro 120 de l'addiactive !